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Furieuses Fallopes
8 mars 2006

8 mars

Manifestation pour le droit des femmes
rdv paris : 18h place du 18 juin à montparnasse

les furieuses fallopes vous attendrons sous leur banderole
notre tract :

8 Mars
Journée de la bonne conscience patriarcale ?

Nous sommes un groupe militant qui nous réunissons dans une non mixité de féministes radicales. Nous nous inscrivons dans le courant féministe matérialiste : nous partons du principe que chaque individu-e est le fruit d’une éducation, d’une construction sociale, et qu’il n’y a pas de déterminisme: « on ne naît pas femme, on le devient « (Simone de Beauvoir). L’injonction au genre féminin ou au genre masculin nous enferme dans des carcans sur la base arbitraire du sexe biologique. Nous considérons que si tout est construit, tout peut être déconstruit. Nous tentons par conséquent d’imaginer comment les individu-e-s pourraient se construire différemment, sans cette bi-catégorisation, sans hiérarchie.

Nous tentons de croiser les grilles d’analyse des différentes oppressions subies par les groupes d’individu-e-s ; les mécanismes de discriminations fonctionnent avec les mêmes ressorts et participent d’un même système ; notre féminisme radical nous fait envisager les rapports hommes/femmes comme métaphore de tous les rapports d’oppressions humaines.

Les dominants créent des hiérarchies entre les dominéEs (au sein même des groupes mais aussi d’un groupe à l’autre), nous divisent, nous mettent en concurrence... montrent LE modèle d’intégration, les stratégies de réussite sociale à suivre (discrimination positive, parité, ...) Quoi de mieux pour surveiller les « classes menaçantes » que de les intégrer, les digérer ?

Face aux inégalités sociales, la précarité, le secteur dans lequel on est sûrE de trouver un emploi en ce moment c’est l’industrie de la répression, c’est l’intégration via le tout sécuritaire ! Femmes flics, matonnes, contrôleuses, vigiles : défendre les intérêts des dominants pour avoir l’illusion d’en être…

Autre exemple, aux Etats-Unis le plus sûr moyen d’obtenir une greencard, et donc le droit de séjour et un emploi (précaire) c’est en s’engageant dans l’armée: on envoie au casse pipe les populations pauvres et immigrées pour les croisades WASP.

- Le fait que Laurence Parisot soit l’actuelle « patronne des patrons », la dirigeante du MEDEF, ne doit pas nous faire oublier qu’en France et dans le monde la majorité des précaires, des sans emploi et des travailleuses dite « informelles » - non rémunérées, sont des femmes.

- On prétend une prise en compte des femmes (et des « minorités » en général) en politique via la parité, les quotas et la discrimination positive ; en France le débat s’est focalisé sur la possible candidature de Ségolène Royal, comme si l’émancipation de touTEs passaient par l’accès au pouvoir d’une. Depuis l’élection de Michelle Bachelet, actuelle présidente (social-démocrate) du Chili, rien n’a avancé en ce qui concerne l’urgence de la dépénalisation de l’avortement.

- Pour aller plus loin, des Condoleezza Rice (secrétaire d’Etat des Etas-Unis), Angela Merkel (chancelière allemande) ou autres Anna Zaborska (présidente de la Commission Européenne des Droits de la Femme et de l’Egalité des genres, opposée à l’IVG et pour l’internement des homosexuelLEs) servent clairement les intérêts des dominants.

Nous ne revendiquons donc pas de femmes à des postes de pouvoir, pas plus que dans les instances religieuses - ni une « relecture féministe » des textes révélés ! Les religions sont des instruments de domination hétéro patriarcale !

Nous critiquons les institutions et le principe de hiérarchisation ; l’émancipation ne passe pas par le fait d’occuper des postes de pouvoir dans la société hétéropatriarKKKpitaliste*, ni par un système de quota, de droit à la différence, ni par la réussite individuelle.

Le droit à la différence, outre le fait d’entériner l’idée de norme (être différentEs du référent) nous empêche de voir les oppressions communes que nous subissons, nos appartenances à des classes opprimées : non-homme, non-riche, non-blanc..., donc de nous organiser ! L’illusion de la réussite individuelle nous empêche d’envisager un changement collectif et global par la mise en place de solidarités entre oppriméEs.

C’est pourquoi nous nous retrouvons dans les luttes anti-capitalistes contre le sexisme, le racisme, la lesbo-homophobie, la transphobie1, le validisme2, l’âgisme3 (impossible d’être exhaustives !). Nous estimons que les luttes ne peuvent se substituer les unes aux autres. Elles se complètent, se rejoignent et s’enrichissent. Les hiérarchiser, considérer qu’il y a des luttes émancipatrices prioritaires et d’autres secondaires, c’est les diviser et être complice de ce système.

Nous refusons d’utiliser les modèles et les outils que les dominants nous imposent en prétendant pouvoir nous libérer dans ce système.

Nous utilisons la non-mixité comme moyen politique de lutte, d’abord parce que nous sommes plus à même de définir, d’identifi er, de dénoncer (etc) les violences et les injustices auxquelles nous sommes confrontées : oppressions dans le travail, dans la rue, dans la sphère privée, dans les milieux militants, contraintes à l’hétérosexualité, injonction au genre féminin, psychiatrisation, etc. Il est nécessaire que les luttes féministes s’organisent de manière autonome pour que cette émancipation soit notre, que nous en soyons les forces motrices (et non matrices !) et les actrices. La non-mixité n’est pas une fin en soi, mais un outil politique de lutte. Nous mettons en place un espace politique au sein duquel nous tentons de remettre en question des pratiques militantes souvent autoritaires, ainsi que nos pratiques quotidiennes, individuelles comme collectives. Il est important de politiser nos vécus : le privé est politique !

Notre mode de fonctionnement repose sur des principes d’autogestion, autant dans l’action que dans la réflexion, ce qui nous permet de mettre en place de réelles discussions, des débats dé-constructifs (sans joute oratoire, sans comportements dirigistes, sans avoir à séduire pour se faire écouter). Toutes les décisions sont prises collectivement, ce qui permet à chacune de s’investir pleinement, de se responsabiliser et de pouvoir se réapproprier les clés des débats. Echanger, élaborer, expérimenter sans chef-fe-s, c’est une manière de se souder, de défi nir ensemble nos modes d’action et nos revendications.

Nous tendons à sortir de l’hétérosocialité en apprenant à nous considérer en alliées, et non plus en concurrentes éduquées pour répondre à la demande d’un marché dont les hommes sont les clients et les patrons.

Ce que nous expérimentons et construisons dans nos militantismes et dans nos vies c’est le début de nos utopies et de notre projet de société égalitaire.

REVOLUTION FEMINISTE RADICALE

* L’hétéropatriarkkkpitalisme est un système politique qui régit une organisation sociale inégalitaire fondée sur des divisions hiérarchisées. Les normes sont alors défi nies comme dominantes, référentes.Ne pas y appartenir c’est forcément être différent-e-s.
L’homme EST ! Le, la non homme est différent-e.
L’hétéro EST ! Le, la non hétéro est différent-e.
Le blanc EST ! Le, la non blanc-he est différent-e.
Le riche EST ! Le, la non-riche est différent-e.
Ces catégories sont présentées comme naturelles et universelles donc inéluctables. L’idéologie dominante les instrumentalise pour justifier les inégalités de droit et de fait.

1 transphobie : discrimination envers les personnes transsexuelles, transgenres, intersexuées, en règle générale dont le genre est « mal défini »

2 validisme : discriminer les personnes en les catégorisant dans « fous-folles, handicapéEs … »

3 âgisme : domination des adultes sur les enfants d’une part, et culte de la jeunesse

rdv toulouse : 22h place du capitole pour une manif de nuit
le tract des toulousaines :

Manifestons entre femmes la nuit du 8 mars !

Pourquoi le 8 mars ?
Chaque 8 mars c’est la journée internationale des luttes de femmes. Parce
que nous n’en avons qu’une… !? Cette journée de liberté surveillée ne
changera rien à notre quotidien : ménage, enfants, travail… Cela reste tout
de même une date symbolique, l’occasion pour nous de toucher toutes les
femmes ; de s’unir, femmes d’ici, d’ailleurs, du centre-ville, des
banlieues, féministes, lesbiennes, bi, trans, travailleuses, précaires,
chômeuses, immigrées, jeunes, vieilles ...

Pourquoi la rue, pourquoi la nuit ?
Parce qu’on apprend aux femmes à se méfier de la nuit, à sortir accompagnée
(d’un homme), la nuit n’est pas vécue de la même façon qu’on soit homme ou
femme : injures, harcèlement …

Le jour je me rase les jambes, la nuit je rase les murs !

La violence faite aux femmes, c’est la nuit comme le jour, dans la sphère
publique ou privée. En effet, les violences conjugales sont la première
cause de mortalité chez les femmes européennes de 16 à 44 ans avant le
cancer du sein (selon Amnesty International). En France, 6 femmes par mois
meurent sous les coups de leur conjoint.

Ici comme ailleurs, les femmes luttent. L'oppression n'est pas une
spécificité des pays post-coloniaux. La pseudo-égalité prônée tend à masquer
les oppressions persistantes. Nos acquis fragiles sont sans cesse remis en
cause (droit à l’avortement, contraception…). Contre le régime
hétérosexiste, la surexploitation capitaliste des femmes et la
marchandisation du corps des femmes : contre la Domination masculine.

Dé-chaînons-nous !

8 mars 2006 22 h place du Capitole

Approprions-nous la nuit. Après le 8 mars, la lutte continue !

Féministes tant qu’il le faudra !

feministestantquilfaudra(at)no-log(dot)org

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