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Furieuses Fallopes
16 mai 2006

17 mai : Déshomophobiage

Jour International de lutte contre l'homophobie :

idaho_2006

tract :

BIEN SUR, VOUS N’ETES PAS HOMOPHOBE, MAIS...

Être homophobe, c’est ringard ! D’ailleurs tout le monde est contre
l’homophobie, même Chirac, pourtant farouche opposant à l’égalité des
droits, mais initiateur de la haute autorité bidon contre les
discriminations. Même mon voisin, qui conduit pas « comme un pédé », mais
qui n’a rien contre « ces gens-là »… La posture anti-homophobe cache
souvent une forêt d’insultes, de lois discriminatoires, de comportements
d’exclusion… qui ont la vie dure ! Être transphobe ! Hein, quoi ? Connais
pas ! Ce n’est même pas condamnable par la loi !


UNE TOLERANCE SI HOMOPHOBE

La lutte contre la discrimination fait désormais partie de l’attirail de
tout responsable politique qui se respecte. Rares sont ceux qui osent
encore dire que les homosexuels sont « une menace pour la survie de
l’humanité » (C. Vanneste, député UMP, 07/12/04) : la tendance serait
plutôt à une certaine « tolérance ». Mais les « toléréEs » restent bien «
anormaux » et soigneusement maintenuEs à leur statut d’infériorité.

Loin d’être rares, les agressions homophobes, lesbophobes et transphobes
ont nécessité la mise en place d’une cellule de crise par plusieurs
associations. « Le climat est de plus en plus violent, explique le
secrétaire adjoint de Sos Homophobie, les gens homophobes passent de plus
en plus des paroles aux coups. Cette homophobie physique est symptomatique
de la vague de recrudescence. » Sos Homophobie rapporte que le nombre de
témoignages d'agressions physiques a été multiplié par 6 entre 2000 et
2004. Malgré sa condamnation par le tribunal de Lille, ça n’empêche pas
Vanneste d’être toujours député et membre de l’UMP, et de servir de modèle
aux homophobes, les confortant dans l’idée que l’homosexualité est «
inférieure » à l’hétérosexualité. Rien ne vient l’infirmer totalement :
les gouines, pédés et trans n’ont pas les mêmes droits que les autres
(mariage, parentalité) et les politiques continuent de nous servir des
arguments rétrogrades.

Le 11 janvier dernier, 174 parlementaires UDF et UMP paniqués n'ont rien
trouvé de mieux que de réaffirmer cette supériorité dans un « Manifeste
pour la défense du droit fondamental de l’enfant à être accueilli et de
pouvoir s’épanouir dans une famille composée d’un père et d’une mère ». Au
nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant », d’un « ordre symbolique »
hétérocentré et de « conséquences anthropologiques » qui restent à
démontrer, ils revendiquent un modèle parental unique, oubliant ce faisant
que les familles homoparentales existent déjà (bébés Thalys, bébés PMA,
bébés cuillère, bébés des ex-hétéros...). Mais s'il n'y avait que l'UMP…
Ségolène Royal éprouve elle aussi le besoin de nous asséner sa « réflexion
de mère » sur le sujet, avant d'expliquer qu'elle préfère « le mot union à
celui de mariage pour ne pas bousculer les repères traditionnels, la
famille c'est un père et une mère. » Rassurant ainsi la majorité des
électeurs, sa position est encore plus conservatrice en ce qui concerne
l'homoparentalité. De Chirac à Hollande, de Royal à Sarkozy, les unEs et
les autres, tout en niant être homophobes, ont défendu à corps et à cri
cet « ordre symbolique » menacé par des déviantEs un peu trop gourmandEs !

Plaindre les lesbiennes, les gays, les bis et les trans (LGBT) qui
souffrent c’est charitable, mais mettre les normaux et les perversEs sur
un rang d’égalité… JAMAIS ! Tout l’art consiste à condamner un principe
flou – l’homophobie — sans toutefois le définir. Cela permet de s’en tenir
à de bonnes intentions morales en jouant habilement avec les
revendications LGBT… tout en ne concédant aucun droit !


« C’EST PAS UN TRUC DE PEDE »

Dire qu’un truc qui vaut rien c’est « un truc de pédé », pour bien prouver
qu’un pédé ça vaut rien, tenir une banderole « CPE : contrat pour
t'enculer » dans une manifestation pour dénoncer une mesure
gouvernementale abjecte (MJS 94), c’est de l’homophobie. Ne pas envisager
qu’une femme puisse ne pas désirer les hommes, c’est de la lesbophobie.
Mépriser celui ou celle qui n’a pas l’apparence de son sexe de naissance,
c’est de la transphobie. Eh oui ! Si on pense que quand on naît avec une
bite on ne peut être qu’un garçon, que quand on naît avec un vagin on ne
peut être qu’une fille, et cela pour toute la vie, c’est de la
transphobie. Ce mépris des gais, des lesbiennes et des trans dessine trop
bien les contours de la normalité hétérosexuelle. L’homme hétérosexuel,
courageux, viril et avide de pouvoir… n’est pas un pédé. Affectueuse et
maternelle, son « complément naturel », La femme, n’est pas une gouine
moche et masculine.

Bref le « bon sens » a systématiquement besoin de se référer aux LGBT pour
décrire ce qu’il ne faut surtout pas être. Ainsi, les discours sur les
LGBT ne tarissent pas. Des sexologues étudiant ces comportements «
pathologiques », aux émissions de télé qui nous utilisent comme le dernier
exotisme tendance… le monde parle de nous pour mieux nous voler la parole.
Si les anormaux parlent, que vont-ils dire ? Qu’il est possible pour une
femme de jouir sans bite. Qu’en effet monsieur aime se faire enculer. Que
monsieur a de jolis pectoraux depuis sa mamectomie… Et puis quoi encore
??? Que l’hétérosexualité ne serait pas le seul mode de vie possible, tant
que vous y êtes !

Pour éviter cela tous les moyens sont bons : inégalité dans la loi,
insultes au quotidien, dépréciations, invisibilisation, culpabilisation…
L’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, c’est tout ce qui permet
aujourd’hui encore de maintenir le mode de vie hétérosexuel comme
supérieur à tout autre.

Les Panthères roses

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